El Amor Brujo

On ne présente plus Israel Galván, incarnation radicale et incandescente du flamenco actuel, qui revient ici avec sa version de El Amor Brujo (L’Amour sorcier) de Manuel de Falla. Que faire de ce monument abondamment interprété, largement folklorisé jusqu’à faire oublier qu’il est un point central des correspondances, allers et retours, entre la tradition espagnole et la culture gitane ?
« Je veux faire ressortir le magnétisme de cette œuvre » annonce le danseur-chorégraphe qui s’y entend avec génie pour remettre à plat la tradition et lui redonner chair et âme.
Moins d’artifice, d’avantage de corps et une musique revisitée “à l’os” promettent une version plus violente, plus crue de ce classique débarrassé des facilités émollientes pour regagner sa fracassante beauté et nous inviter à voyager dans les inconnus des magies ou des superstitions bien vivantes. Les sorcelleries que s’apprête à visiter Galván ont à voir avec une célébration du féminin que l’œuvre conserve intactes et que le danseur vient dompter par la grâce de son geste.